Mali
Une attaque de l'armée française a fait plusieurs victimes dimanche dans le centre du Mali. Alors que ces frappes visaient des djihadistes, certaines sources évoquent la mort d'une vingtaine de civils.
La rumeur a enflé durant tout le week-end sur les réseaux sociaux et a été renforcée par le silence observé par les autorités maliennes. L'opération aérienne menée dimanche par l'armée française sur des cibles djihadistes auraient provoqué la mort d'une vingtaine d'habitants dans le village de Bounti.
Une vingtaine de civils tués selon les villageois
Les villageois, interrogés par l'AFP ont raconté des tirs venus d'un hélicoptère non-identifié lors d'un mariage. "Nous avons été surpris par l'intensité de la frappe. L'hélicoptère volait très bas, au point qu'on croyait qu'il allait survoler le village", a expliqué Mady Dicko.
Cela "a été le sauve-qui-peut. Je me suis retrouvé en brousse mais j'ai perdu deux frères", a raconté pour sa part, Ahmadou Ghana.
Rapidement, une association locale pour la promotion de la culture des Peuls, Tabital Pulakuu, a fait état d'une "frappe aérienne (ayant) coûté la vie à une vingtaine de personnes civiles au moins".
La France rejette les accusations
L'état-major français a réfuté depuis ces accusations. Selon la version française, une patrouille d'avions de chasse a "neutralisé" des dizaines de djihadistes préalablement repérés après une opération de renseignement de plusieurs jours.
"Il ne peut y avoir de doutes et d'ambiguïté, il n'y avait pas de mariage. C'est une frappe menée après un processus particulièrement formel et multipartite sur un groupe armé terroriste pleinement identifié, après un recoupement d'informations, des attitudes, une posture, sur une zone caractérisée", a précisé une source militaire française proche du dossier.
La région de Mopti, où se trouve Bounti, à quelques 600 kilomètres de la capitale Bamako, est l'un des principaux foyers des violences parties du nord en 2012 et qui se sont propagées depuis 2015 vers le sud du pays, mais aussi au Burkina Faso et au Niger voisins.
Une opération lancée quelques jours après la mort de deux soldats français
L'ancien chef de la mission militaire française à l'ONU, le Général Dominique Trinquand souhaite faire taire la polémique et rappeler que son pays est aux côtés du gouvernement malien : ''les forces françaises sont ici ( au Mali) pour prouver qu'il n'y a pas de problème avec les armes, que le problème concerne les négociations. Les forces françaises sont donc là pour combattre avec les armées africaines à la demande de leurs gouvernements afin de montrer aux djihadistes qu'il n'y a pas de place pour gagner avec les armes. Mais cette histoire prendra fin quand ils seront prêts à négocier avec leurs propres gouvernements''.
Cette frappe aérienne est intervenue quelques jours après la mort de deux soldats français de l’opération Barkhane, qui compte 5100 militaires répartis dans 5 pays du Sahel. Selon Florence Parly, ministre française des Armées, son pays devrait bientôt réduire ses effectifs militaires au Mali. La décision sera prise lors du sommet du G5 Sahel en février prochain.
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